Alimentation cétogène : quel impact sur la santé intestinale ?
- Clarisse Caron
- il y a 3 jours
- 3 min de lecture

L’alimentation cétogène, souvent associée à la perte de poids ou à la performance cognitive, est aujourd’hui au cœur de nombreuses discussions. Mais qu’en est-il de ses effets sur nos intestins ? En tant que naturopathe, j’observe de plus en plus de personnes qui se tournent vers ce mode alimentaire en pensant améliorer leur santé globale… sans toujours en mesurer les impacts profonds sur le microbiote intestinal.
Rappel : c’est quoi l’alimentation cétogène ?
L’alimentation cétogène (ou « keto ») est un régime très pauvre en glucides, riche en lipides, avec une part modérée de protéines. L’objectif est d’amener le corps à utiliser les graisses comme principale source d’énergie, en produisant des corps cétoniques – un état appelé cétose.
Concrètement, cela signifie :
Réduction drastique des glucides (20 à 50 g/jour maximum),
Augmentation des lipides (jusqu’à 70 % des apports caloriques),
Protéines à environ 20-25 %.
Mais nos intestins sont-ils prêts à suivre ce virage nutritionnel radical ?
Les effets positifs possibles sur le microbiote intestinal
1. Réduction de l’inflammation intestinale
Des études ont montré que l’alimentation cétogène peut réduire certains marqueurs d’inflammation intestinale, notamment chez les personnes souffrant de MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin). En diminuant les sucres fermentescibles, elle limite les fermentations excessives, les ballonnements, et les douleurs digestives.
2. Réduction de certaines bactéries pathogènes
Certains chercheurs ont observé une diminution de la prolifération de pathogènes comme Escherichia coli ou Candida albicans, en particulier chez les personnes ayant une candidose ou un SIBO. La raréfaction du glucose dans l’alimentation réduit leur source d’énergie favorite.
Les limites et effets secondaires à ne pas négliger
1. Appauvrissement du microbiote
Un régime cétogène, mal équilibré, peut réduire la diversité bactérienne. Or, cette diversité est un pilier fondamental d’un microbiote en bonne santé. En supprimant une grande partie des fruits, légumineuses, céréales et fibres fermentescibles, on prive certaines bactéries bénéfiques de leur nourriture (prébiotiques).
2. Diminution des acides gras à chaîne courte (AGCC)
Les bactéries intestinales transforment les fibres en AGCC, comme le butyrate, essentiel à la santé du côlon, à la régulation du système immunitaire et à la perméabilité intestinale. Un apport insuffisant en fibres solubles (fibres des légumes racines, des pommes, de l’avoine…) entraîne souvent une baisse de production de ces acides gras protecteurs.
3. Risque de déséquilibre digestif
Chez certaines personnes, le régime cétogène peut entraîner :
une constipation (par manque de fibres ou hydratation),
une surcharge hépatique (trop de graisses saturées),
un inconfort digestif (lors d’une transition trop brutale ou mal accompagnée).
Peut-on concilier cétogène et santé intestinale ?
Oui, à condition d’adopter une approche individualisée et progressive, comme je le fais dans mes accompagnements. Voici quelques pistes pour préserver son microbiote tout en bénéficiant des avantages de la cétose :
✅ Privilégier les bonnes graisses : huiles vierges de lin, colza, olive, avocat, noix, ghee…
✅ Conserver une part de fibres solubles : légumes pauvres en glucides mais riches en fibres (poireau, artichaut, brocoli, courgette, endive, épinards), graines de chia, psyllium blond…
✅ Introduire des aliments fermentés : choucroute crue, kéfir, miso, tempeh… pour soutenir la flore intestinale.
✅ Éviter les céto ultra-transformés : souvent pauvres en fibres, riches en additifs, et acidifiants.
✅ Effectuer un bilan de vitalité avant de se lancer, surtout en cas de troubles digestifs ou hormonaux, pour s’assurer que ce type d’alimentation est adapté à son terrain.
En résumé
L’alimentation cétogène peut être bénéfique pour certains profils, notamment en cas d’inflammation ou de dysbiose, mais elle n’est pas anodine pour l’intestin. Elle nécessite une approche personnalisée, un bon suivi, et un apport suffisant en nutriments essentiels au microbiote.
👉 Si vous avez des troubles digestifs, que vous souffrez de candidose, de ballonnements ou d’intestin irritable, une transition vers une alimentation cétogène peut être envisagée… mais toujours en étant bien accompagné(e).
🧭 En consultation, je vous aide à évaluer si ce régime est pertinent pour vous et comment l’adapter à votre santé intestinale.
🔎 Besoin de conseils personnalisés ? Vous pouvez prendre rendez-vous pour un bilan de vitalité ou un accompagnement ciblé.