Et si on arrêtait de manger ?
- Clarisse Caron
- 5 août
- 3 min de lecture

Le jeûne peut-il être un levier pour restaurer le microbiote intestinal ?
Et si l’une des meilleures stratégies pour améliorer sa santé intestinale ne consistait pas à ajouter quelque chose dans son assiette, mais plutôt à ne rien y mettre pendant un temps donné ?
Le jeûne, longtemps considéré comme une pratique extrême ou spirituelle, revient aujourd’hui au cœur des approches de santé naturelle. Il suscite un regain d’intérêt, notamment pour ses effets profonds sur le microbiote intestinal, cet écosystème de micro-organismes logé dans nos intestins, si crucial pour notre équilibre global.
🦠 La dysbiose : un déséquilibre de plus en plus courant
Le microbiote intestinal, composé de milliards de bactéries, participe activement à la digestion, au fonctionnement de l’immunité, à la régulation de l’humeur, du poids, et même à la gestion de l’inflammation.
Mais lorsqu’un déséquilibre s’installe — c’est ce qu’on appelle la dysbiose — les conséquences peuvent être multiples :
troubles digestifs récurrents (ballonnements, douleurs, transit irrégulier)
fatigue chronique ;
inflammations de bas grade ;
prise de poids inexpliquée ;
troubles de l’humeur ou du sommeil…
Bien sûr, l’alimentation joue un rôle fondamental dans la santé de notre flore intestinale. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les pauses alimentaires, c’est-à-dire les périodes de jeûne, peuvent également agir comme un levier thérapeutique puissant.
🔄 Le jeûne : un véritable signal de réinitialisation
Lorsqu’on jeûne, même pour quelques heures de plus que d’habitude, le corps bascule dans un autre mode de fonctionnement :
il cesse de tirer son énergie des glucides alimentaires,
et mobilise ses réserves, notamment sous forme de graisses.
Mais cette transition métabolique ne concerne pas que nos cellules…
Elle agit également en profondeur sur notre microbiote.
Des études récentes ont mis en lumière plusieurs effets positifs du jeûne sur la flore intestinale :
Réduction des bactéries pro-inflammatoires et productrices de gaz fermentaires ;
Favorisation des bactéries bénéfiques comme Akkermansia muciniphila, qui participent à la réparation de la muqueuse intestinale ;
Stimulation du système immunitaire intestinal, souvent en première ligne dans les pathologies inflammatoires.
En clair, jeûner, c’est offrir à son système digestif une pause réparatrice, pendant laquelle le microbiote peut se régénérer, se rééquilibrer et renforcer la barrière intestinale.
🕰️ Intermittent, hydrique ou prolongé : il existe plusieurs formes de jeûne
Le jeûne ne se résume pas à s’arrêter complètement de manger pendant plusieurs jours. Il existe différentes formes de jeûne, chacune avec ses bienfaits et ses indications spécifiques :
Le jeûne intermittent, comme le fameux 16:8 (16 heures sans manger, 8 heures d’alimentation) permet une pause digestive quotidienne qui favorise la régénération du microbiote ;
Le jeûne hydrique (eau uniquement), pratiqué sur 24 à 72h, peut relancer en profondeur les mécanismes d’auto-nettoyage cellulaire ;
Le jeûne prolongé, souvent encadré par des professionnels, peut s’inscrire dans une démarche thérapeutique plus globale, notamment en cas d’inflammation ou de troubles digestifs sévères.
Mais attention : le jeûne n’est pas une solution universelle.
Il peut être contre-indiqué en cas de troubles hormonaux, de grande fatigue, de pathologies chroniques non stabilisées, ou chez les personnes très minces ou fragilisées.
🌿 Jeûner, oui… mais pas n’importe comment
Dans ma pratique de naturopathe spécialisée en santé intestinale, j’intègre régulièrement le jeûne comme outil thérapeutique, mais toujours de manière personnalisée, en tenant compte de la vitalité, des antécédents et du mode de vie de chacun.
Je recommande le jeûne notamment dans les situations suivantes :
Ballonnements chroniques et fermentation excessive malgré une alimentation saine ;
Troubles digestifs persistants sans cause identifiée ;
Fatigue inexpliquée, souvent liée à une surcharge digestive ou hépatique ;
Inflammations de bas grade, douleurs diffuses ou articulaires ;
Difficulté à ressentir la vraie faim ou à se reconnecter à ses sensations corporelles.
Un bilan de vitalité permet d’évaluer si le jeûne est adapté, et sous quelle forme il pourrait être intégré à un protocole global de rééquilibrage : alimentation, plantes, gestion du stress, soutien du foie et des émonctoires…
🧭 Une piste de transformation en douceur
Le jeûne n’est ni une mode ni une solution miracle.
Mais il représente un levier puissant et naturel pour apaiser les intestins, réduire l’inflammation, restaurer l’immunité, et redonner un élan de clarté au corps et à l’esprit.
👉 Vous souffrez de troubles digestifs chroniques, de fatigue ou de dysbiose persistante ?
Ne restez pas seul·e face à ces signaux : ils peuvent être les messagers d’un déséquilibre plus profond.
Le jeûne, bien encadré et intégré dans une approche globale, peut devenir une étape clé vers un mieux-être durable.
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